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Newsletter 2025/4


Chèr(e)s Collègues, Chèr(e)s Ami(e)s,

en janvier 2026, l’APPPsy fêtera le quarantième anniversaire de sa fondation par quelques collègues psychologues et psychanalystes, issus principalement de l’École Belge de Psychanalyse-Belgische School voor Psychoanalyse et de la Société Belge de Psychanalyse-Belgische-Vereniging voor Psychoanalyse.

Travaillant toutes et tous dans le champ de la santé, en privé comme en institution - sans le confondre avec celui de la médecine - nous avions à cœur de préserver la spécificité du champ de la santé mentale par rapport à celui des autres professions de la santé. Ayant fait l’expérience de la psychanalyse, nous étions par définition, sensibles à la dimension de l’intime, de l’inconscient, du traumatisme, du conflit, de l’ambivalence, du transfert et du contre-tranfert, de la séduction et de la réaction thérapeutique négative — bref, de la relation clinique en tant qu’elle est irréductible à un acte technique paramétrable, encodable, partageable et praticable par des professionnels interchangeables.

Dans ce contexte, il est significatif que le premier colloque organisé par l’APPPsy, en 1994, à la Ferme de Froidmont en Brabant Wallon, ait porté sur le secret professionnel que nous estimions déjà menacé. Or, il y va non seulement d’un respect de l’intimité des patients et d’une garantie de confidentialité permettant de conjurer la honte de l’aveu, mais d’une protection de la vie privée et des institutions démocratiques — dont le Législateur a voulu faire une matière de Droit Public protégeant chaque citoyen(ne) de ce pays.

Mais, comme on sait, dans l’espace néolibéral du capitalisme financier mondialisé dérégulé, fonctionnant sur le mode pulsionnel du “tout et tout de suite”, de la prédation sans frontière et de l’“après moi le Déluge”, il n’y a place que pour un “management” de la rationalisation et de la standardisation, apte à limiter les coûts et à maximiser les profits. Dans le cadre de ce modèle et de cette idéologie, il n’y a plus d’espace pour la singularité des souffrances ni pour le temps long de l’écoute dans un espace protégé : les “algorithmes” suffisent pour remédier aux “dysfonctionnements”, après qu’on ait identifié les codes correspondant au traitement de chacun d’eux. Le secret professionnel n’est plus ici qu’un luxe inutile. Qu’aurait-on d’ailleurs à cacher ?

Pourtant, nous nous obstinons (comme en témoigne cette Newsletter) en faisant place, une fois de plus, à la problématique d’un secret professionnel et d’une intimité mis à mal par l’imposition aux psychologues de la tenue d’un Dossier Personnel Informatisé (DPI) faisant fi de la différence entre le registre de la santé mentale et celui de la techno-médecine managériale des organes. Alors qu’en réalité, autant le DPI (synthétisant l’historique de nos vulnérabilités somatiques) peut-il s’avérer vital dans le cadre des interventions médicales, autant cette “transparence” et cette interdisciplinarité obligées peuvent-elle s’avérer toxiques – jusqu’à empêcher l’accès aux soins – dans le champ des souffrances psychiques et relationnelles. L’APPPsy marquera donc son quarantième anniversaire par l’organisation, au mois d’octobre prochain, d’un colloque qui réexplorera notamment la question de l’intime et de sa protection. Cette rencontre s’inscrira dans le sillage de celles déjà organisées par l’APPPsy autour de représentants importants de la psychanalyse contemporaine : Anzieu, Cherki, Chertok, Dejours, Dupont, Granoff, Laplanche, Roussillon, Scarfone, …

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