On aurait pu croire que Maggie De Block en voulait particulièrement aux «psy», comme il lui est arrivé de le confier. Les lignes qui suivent montrent qu’il n’en est rien et que sa ligne de conduite témoigne de la même rigueur sur tous les fronts : la marchandisation progressive du système de santé.
En cinq ans, la Ministre de la Santé Maggie De Block (VLD) a réduit de deux milliards le budget fédéral de la santé. Le Service public est mis à mal. En deux ans, elle a détruit un travail de concertation de quinze ans qui donnait aux psychologues une place autonome et spécifique dans le champ de la santé. Sous couleur d'en rédiger les arrêtés d'application, elle a saboté une loi sur la santé mentale votée sous les applaudissements (sic) de tous les partis — N-VA et Vlaams Belang exceptés. De plus, Madame De Block ment, triche[1]. Elle ne répond pas au courrier. Elle élude les questions de la Commission-Santé de la Chambre, met le secret professionnel en danger, incite à violer la loi de 1993 qui protège la déontologie du psychologue. Son cabinet n’a cure de la spécificité du travail en santé mentale. On dénature pour contrôler, on contrôle pour économiser, on économise pour marginaliser le secteur public et donner toutes ses chances au Marché. Mais ses qualités ne s'arrêtent pas là.
Mi-novembre2019, un épidémie due au covid-19 (coronavirus) éclate en Chine. Le 30 janvier 2020, l’OMS déclare l’état d’urgence international face à une pandémie. Nous y sommes. Pour les patients, le pronostic vital est souvent engagé. Pour les soignants, un manque de masques risque de les transformer en patients. Pourtant, dès l’épidémie de SRAS de 2003 (un autre type de coronavirus), l’extrême contagion du syndrome respiratoire aigu avait été mise en évidence.
En octobre 2014, Maggie De Block (VLD), médecin généraliste, succède à Laurette Onkelinx (PS) au Ministère de la Santé. En 2016, elle met au pas les psychologues. En 2020, les maternités. En 2017, elle fait détruire un stock de masques FFP2 qui s’étaient dégradés suite à des conditions de stockage inadéquates. Dans l’attente d’un système plus respectueux du budget de l’État, elle prend soin de ne pas les remplacer. Elle ne prend pas non plus le temps d’attendre que de nouveaux masques arrivent de Chine avant de détruire ceux qui restaient peut-être utilisables : on ne badine pas avec la santé !
>>Voir le texte dans son intégralité